La commune de Troisfontaines se compose de trois villages : Biberkirch, Troisfontaines et Vallérysthal.
Biberkirch est de loin le plus ancien
Quand cette localité s'est elle créée? Nous n'en savons rien.
A-t-elle déjà eu ses racines aux temps celtiques, ou seulement au temps des gallo-romains. Généralement ces peuples ne connaissaient que les fermes isolées sur les hauteurs.
Mais il y avait aussi des petits villages. On pense que Biberkirch en était un et que le chef s'appelait "Bebera". Les Romains, pour désigner la propriété ajoutaient le suffixe " acum" au nom du propriétaire, ce qui donna "Biberacum".On peut admettre qu'il s'agissait d'une grande ferme entourée d'habitants et d'employés. Il est difficile de situer l'emplacement sur les hauteurs.
Le premier indice se trouve dans un acte de donation du 1er mai 699.
Les fils de Gundwin décédé, Ermbert et Otto firent donation de tous leurs biens qu'ils avaient hérités de leurs parents au couvent de Wissembourg (Uuizenburgo). L'acte est conçu en latin, écrit en vieux gothique et transcrit par un spécialiste en Allemagne. Il y est écrit entre autre comme propriété "in villa Gundoino super fluvio Biberacha", (villa de Gundwin sur la rivière la Bièvre). Mais le nom peut aussi lui avoir été donné par le nom de rivière " Bebra", Bieber en allemand, soit la rivière des castors. Il est difficile de trancher entre les deux conceptions.
Pour un motif inconnu cet acte ne semble pas avoir été exécuté, et par un acte du 1er janvier 715, Ermbert vend tous ses biens au couvent de Wissembourg, dirigé par Ratfried, pour 500 solidi.
Plus tard la localité est nommée "Biberakavillare"" le texte dit "Biberacavilla illa ecclesia" ce qui correspond à l'actuel "Bièvre l'église" soit Biberkirch.
Un acte du 12 juillet 720 a été établi à Bieberkirch "actum publicice in uillare Biberaca anno regnate domini nostri Chilperico rege, quo deci mensis uilli dies". (Acte fait à la villa Biberaca sous le règne du roi Childebert).
Qui était Gundwin? Il entre en fonction de duc d'Alsace en l'an 640. Il avait comme épouse Wolfgunde, fille du maire du palais du roi Wolfoald. Il avait deux fils Ermbert et Odo. Il fut nommé duc ( dux) ce qui est un comte paré, pour le distinguer des autres fonctionnaires royaux, d'un nom spécifique lui attribuant des charges de commandement militaire dans une région frontière, en l'occurrence entre les Vosges et le Rhin. Il exerçait ses fonctions sous Sigebert II roi d'Austrasie
de 638 à 650, son frère Clovis II roi de la Francie entière de 650 à 656 et sous Childeric II de 656 à 670, puis Clovis II. Durant cette période les maires de palais devinrent les véritables régents du royaume.
Gundwin avait donc une importante position. Le duché d'Alsace comprenait l'Alsace et l'Alémanie.
Il avait probablement été comte de l'ancien territoire formé autour du "vicus saravus" (Sarrebourg). En effet le "Pons Saravis" ou Vicus Saravus" romain figurant sur l'itinéraire du VI siècle devin, sous les Mérovingiens un point stratégique important sur la Sarre. Ceux-ci y entretenaient un atelier de monnayage, et enfin le lieu principal "Castrum de Sarburgo" en 700 du Sargau supérieur ( pagus saraviensis).
La position du comte Gundwin dans la région prédestinée à être nommé chef militaire " dux " pour ouvrir les passages vosgiens depuis la vallée de la Sarre vers les vallées de la Mossig et de la Bruche vers le monastère de Haslach et les résidences royales en Alsace, pour en assurer la sécurité.
Dans ce contexte on peut admettre que Gundwin habitait dans cette région, peut être Biberkirch et avait peut être son siège de direction au Durrenberg, l'ancien poste d'observation romain " specula", peut être déjà fortifié à son époque. C'était un ancien passage des Vosges par les routes romaines qui devait être surveillés. Une de ces routes passait par la vallée de la Bièvre.
Il faut noter qu'une de ses descendantes "Wolfsinde" donna son nom à Walscheid dénommé à cette époque "Wolfsinde villare".
A plusieurs reprises des actes nous parlent de Biberkirch, le dernier datant du 30 juin 847. Ensuite c'est le silence total.
On en reparle en 1699 lors de l'implantation de la verrerie à Biberkirch sur la rive droite du ruisseau du Krappenthal. La rive gauche était peuplée de nombreux colons de langue fraçanise ( Picards), dont il ne subsiste que les noms de familles .
Ce ruisseau est la Bièvre qui formait la frontière linguistique
Le village de Biberkirch a été détruit, comme tous les villages de la région en 1635 par les Suédois lors de la guerre de 30 ans
Toute la région devait être repeuplée. Le roi Louis XIV et le duc de Lorraine y ramenaient des colons du secteur francophone et du secteur de langue germanique.
Des "Picards" s'installèrent dans cet ancien village, rejoint par des colons de langue germanique, ce qui n'était pas facile pour une bonne entente.
Quelle était la situation à ce moment là?
Une recherche dans les registres paroissiaux nous donne quelques éclaircissements.
Entre 1721, date du début de ces registres jusqu'à 1731 nous relevons 23 noms de familles d'origine francophone et 23 noms de familles d'origine germanique, hommes et femmes confondus. Un autre sondage nous donne la situation au point de vue familles, qui nous éclaire sur la situation du village. 41 familles sont francophones, donc d'origine "Picarde" et 19 familles seulement d'origine germanique, dont 5 étaient à l'origine mixtes, soit le mari germanique avait comme épouse une francophone, ou le contraire. Il faut y ajouter 6 mariages durant cette période, qui étaient mixtes dont les épouses étaient toutes francophones. Il y avait donc une forte tendance de sectarisme chez les francophones. Ils formaient un clan dû à la langue qui ne leurs permettait pas des rapports constants avec l'autre communauté de langue germanique.
Bien que la population était à 70% francophone l'entente entre les deux était bien là, ce qui n'empêche pas que les 41 familles francophones, l'étaient à 100%, maris et femmes.
Troisfontaines se créa sur le ban de biberkirch.
En 1699 le comte Antoine de Lutzelbourg signa un acte pour la création d'une verrerie sur le ban de Biberkirch sur le défrichage de l'actuelle forêt du Freywald, et qui se trouvait derrière l'ancienne boulangerie Krummenacker, où se trouve encore la" Fontaine des verriers".
Un hameau se créa autour de cette verrerie qui porta à la suite le nom de Trois Fontaines d'après le nom du "ruisseau des trois fontaines" qui y passait (l'actuel Krappenthalbach). Ce ruisseau portait ce nom, signalé en 1716, parce qu'il avait trois sources situées au Krappenthal, au Brantweinthal et au Waschethal. Il faut citer qu'à cette époque une source d'eau vive qui alimentait un ruisseau était nommé fontaine
Actuellement on considère comme fontaine un bac de réception de cette eau avant de s'écouler dans la rivière.
Beaucoup de personnes croient qu'il y avait trois fontaines qui alimentaient cette nouvelle localité. Ceci est en effet peu probable, car il avait bien deux autres sources (fontaines) mais bien trop éloignées pour avoir pu jouer sur le nom de ce petit hameau qui s'est formé autour de la verrerie. Ils se laissent en effet entraîné par le fait que Troisfontaines est aujourd'hui une grande localité. Le nouveau hameau ne comptait que les verriers d'après les registres paroissiaux.
Le lavoir actuel est cette source qui alimentait la ferme des bois et ensuite aussi la verrerie construite à cet endroit à cause d'elle.
Sur ce défrichage de la forêt se trouvait une ferme dénommée " moitresse des bois". Moitre est une expression locale pour maître d'une ferme, le mot est d'origine picarde, ce qui n'étonne pas du fait que Biberkirch était peuplé par moitié de Picards et le fermier était sûrement Picard. La dénomination "moitresse des bois" vient du fait qu'elle se trouvait dans un défrichage de la forêt. Plus tard cette moitresse est nommée "marcarerie".
La verrerie portait au début de nom de "Verrerie de la moitresse des bois". Elle se trouvait en effet sur le même défrichage que cette ferme.
Cette ferme a encore aujourd'hui ses reflets dans le nom de la localité Troisfontaines encore nommée dans le langage populaire "d'Hoft" qui veut dire ferme. Même l'actuelle verrerie VTF est dénommée "d'Hofter Huett".
Un écrit de 1729 nous dit qu'il y a 30 ans il n'y avait aucun habitant à Troisfontaines. Pour former un village le comte a établi une verrerie et des habitations qu'il céda à 10 particuliers pour 30 années. La verrerie étant à la veille de s'éteindre il leur a passé un bail emphytéotique par lequel le comte Antoine laisse aux habitants de la verrerie qui tourne " au bien de l'état" les terres défrichées, les maisons et les dépendances.
C'est la naissance définitive de Trois Fontaines.
Le Petit Hartzviller
Le Petit Hartzviller est un petit hameau non loin de Troisfontaines et qui a fait longtemps partie intégrale du village de Troisfontaines.
Un acte du 15 mai 1720 de Jacques Antoine de Lutzelbourg déclare que le Duc de Lorraine a confirmé le bail emphytéotique passé par lui concernant l'établissement d'une petite verrerie sur les terres défrichées du canton du bois dit Rebberg du Petit Hartzviller et du moulin de Troisfontaines moyennant une certaine redevance en chapons et 1200 livres en argent. Elle avait débutée en 1713 et ne fut légalisée que 7 ans plus tard. Elle est appelée "Verrerie de Saint Louis", mais la concurrence de la verrerie de Portieux la força a fermer ses portes en 1723.
En 1720 un arrêt du Conseil d'Etat de Lorraine détermina que la rivière Bièvre fera la limite de séparation du ban de Troisfontaines et de celui de Hartzviller. Cet arrêt fixa la possession du comte de Lutzelbourg du Petit Hartzviller.
Ce territoire, d'une superficie de 145,75ha est limité au nord et à l'ouest par la forêt de Hesse. Cette situation dura jusqu'au 1.4.1884, puis le Petit Hartzviller fut intégré à la commune de Hartzviller..
Suite à une pétition des habitants du Petit Hartzviller d'avril 1883, qui amena une décision du conseil municipal de Troisfontaines du 1.8.1883, une ordonnance décida de transférer la section Petit Hartzviller de la commune de Troisfontaines à la commune de Hartzviller. Il a aussi été décidé que la commune de Troisfontaines aurait l'obligation d'établir les extraits de l'état civil pour les habitants de ce secteur.
Une nouvelle ligne limite entre les communes de Troisfontaines et Hartzviller fut fixée par une carte.
Vallérysthal.
Anciennement dénommée "Val de Valléry" d'après le nom du deuxième mari de la comtesse Marie Amélie Joséphine de Lutzelbourg, fille héritière ,avec sa sœur, de Antoine Joseph de Lutzelbourg, le chevalier Charles Cordier de Valléry (le château de valléry se trouve dans l'Yonne.
Une légende veut que le nom de Vallérysthal a été choisi en l'honneur de la fille aînée du baron de Klinglin, Charlotte Henriette Valérie morte très jeune. Mais l'orthographe ne correspond pas au nom de Vallérysthal.
Le baron Auguste François Eléonor de Klinglin, devenu propriétaire de la verrerie de Plaine de Walsch, a été autorisé par ordonnance royale du 17 mai 1838 de transférer la verrerie au Val de Valléry commune de Troisfontaines.
Autour de cette verrerie se développa rapidement un village d'ouvriers. Les premières citées construites étaient "le quartier du haut " et le " quartier du bas". Des constructions pour les employés suivirent dans l'usine même, suivit par celles implantées à la route vers Sitifort. D'autres immeubles privés s'y sont installés, tel qu'un restaurant et une boulangerie au Stossberg. Huit logements furent construit à coté de l'école.
Cette nouvelle cité, un véritable village, resta toujours une annexe de Troisfontaines. Il fut même doté d'une chapelle - église et d'une école.
Les deux villages, Biberkirch et Troisfontaines, faisaient partie de la paroisse de Biberkirch.
C'est à la révolution que chaque village devint commune.
Biberkirch était un village pauvre, sans ressources industrielles, tandis que Troisfontaines était bien situé avec son importante industrie dans laquelle travaillaient aussi les ouvriers de Biberkirch.
Dés 1914 il y a eu tendance à une fusion des deux communes, mais l'idée n'était pas encore assez mure pour que cela prenne corps.
En 1967 ce projet refit soudainement surface, bientôt soutenue par l'administration. La recherche d'un accord devint effective et bientôt la question fut officiellement posée aux deux conseils municipaux. Ce ne fut pas à l'unanimité que fut prise la décision, comme on pouvait s'y attendre. Dans le conseil de Biberkirch il y avait huit voix "pour" et trois "contre". Dans le conseil de troisfontaines neuf conseillers ont dit " oui" et trois "non", le treizième était absent.
L'autorisation des autorités gouvernementales et départementales étant d'accord, c'est à partir du 30 décembre 1967 que les deux communes ont réuni leurs destinées.
Les trois agglomérations de Biberkirch, Troisfontaines et Vallérysthal ne font donc plus qu'une seule commune qui porte le nom de "Troisfontaines".
Le texte de l'accord était de suivant:
Convention
entre les communes de TROISFONTAINES et la commune de BIBERKIRCH en vue de leur fusion .
I Disposition communes
1°) Le personnel communal actuellement en fonction dans les deux communes sera maintenu, sans préjudice pécunier.
2°) Jusqu'à la construction d'un nouveau poste d'incendie, le corps de sapeurs pompiers sera organisé en deux sections chargées de la mise en œuvre du matériel et de l'utilisation des locaux dans les mêmes conditions qu'actuellement.
II. Dispositions particulières concernant Biberkirch
1°) Une annexe de la mairie fonctionnera provisoirement dans l'annexe de Bieberkirch dans les conditions qui sera déterminées par un règlement ultérieur.
2°) Le fonctionnement du foyer existant à Biberkirch continuera à être assuré comme par le passé.
3°) Le premier budget de la nouvelle commune prévoira les crédits nécessaires pour l'exécution, en 1968, des travaux de goudronnage des routes de Krappenthal et Melkerhof de l'annexe de Biberkirch.
III.Dispositions particulières concernant TROISFONTAINES.
Le budget ci-dessus prévoira également les crédits nécessaires à la réalisation, en 1968, un projet en cours qui suivent:
-Assainissement de la traverse de Troisfontaines en bordure du C.D. 96 D;
-Assainissement du chemin dit "Chemins noir" desservant les citées ouvrières de l'Annexe de Vallérysthal;
-Acquisition de l'ancienne gendarmerie et des terrains attenants, en vue de leur utilisation ultérieure pour les besoins de la nouvelle commune.
-Construction d'une station de pompage et d'un château d'eau.
IV. Disposition pour la nouvelle Commune.
Avant le 31 décembre 1968, il sera établi un programme des travaux à exécuter dans les cinq années suivant la fusion, et qui comprendra notamment les opérations suivantes:
-réfection du mur de clôture du cimetière de Biberkirch;
-Elargissement de la rue de l'Eglise;
-Réalisation de l'assainissement pluvial de l'ensemble de la
nouvelle commune;
-Curage de la bièvre et de ses affluents ;
-Unification des réseaux de distribution d'eau potable des deux anciennes communes;
-Construction d'un nouveau poste d'incendie;
-Renouvellement de l'éclairage public de Biberkirch;
-Etablissement d'un lotissement et d'un plan d'urbanisme;
-Construction d'un groupe scolaire avec classes maternelles;
-Aménagement de la mairie dans le bâtiment de l'école de
TROIFONTAINES;
-Agrandissement du foyer de Biberkirch ou construction d'une salle
de fête communale.
Fait et délibéré à Troisfontaines, le 12 octobre 1967. Tous les membres présents ont signé au registre.
Un arrêté du 20.12.1967 est prononcé décidant la réunion des deux communes:
LE PREFET DE LA REGION DE LORRAINE
PREFET DE LA MOSELLE
Commandeur de la légion d'honneur,
Vu la loi .....
ARRETE
Article 1er.- Est prononcé à compter du 30 décembre 1967; la fusion des communes de TROISFONTAINES (arrondissement de Sarrebourg, canton de Sarrebourg) et BIBERKIRCH (même arrondissement et même canton).
Article 2.- La nouvelle commune prendra le nom de TROISFONTAINES.
Article 3.- Elle sera administrée jusqu'au prochain renouvellement par un Conseil constitué dans les conditions indiquées au 2ème alinéa de l'article 10 du Code de l'Administration communal et comprendra 12 membres de l'ancien Conseil Municipal de TROISFONTAINES plus cinq membres du Conseil Municipal de BIBERKIRCH.
Article 4.- La liste des membres de ce nouveau Conseil est fixée comme suit:
N° d'ordre Nom et prénom N° d'ordre Nom et prénom
1 JARRIGE Maurice 10 KOLOPP Antoine
2 MEYER Edmond 11 HERZOG René
3 LOMBARD Fernand 12 HORNSBERGER Joseph
4 HUMBERT Edmond 13 SCHLEISS Gabriel
5 SCHIBY Alfred 14 SCHLOSSER Joseph
6 GERARD Jean 15 THIRION Jules
7 MULLER Alfred 16 CHERRIER Roger
8 BERTIN Paul 17 ROBACH Charles
9 GERARD Bernard
Article 5.- La nouvelle assemblée municipale se réunira au plus tard le 31 janvier 1968 en vue de l'élection de la municipalité.
Article 6.- Le tableau de la population de la nouvelle commune tel qu'il résulte du recensement général de 1962 s'établit comme suit:
Population Population municipale Population comptée à part
Totale Totale Agglomérée Eparse Totale Dont appartenant à
au chef-lieu la population muni-
cipale d'autres
1519 1519 1507 12 - -
Article 7.- M. le maire et le Conseil Municipal de TROISFONTAINES sont
habilité à assurer partir du 1 er janvier 1968, toutes les opérations budgétaires de quelque nature qu'elles soient afférentes à la gestion 1967 de la commune de Biberkirch et qui incombent respectivement à l'administrateur et à l'organisme délibérant de la commune. Il en sera de même en ce qui concerne la présentation du compte administratif de 1967 et l'approbation du compte de gestion de 1967 du comptable de ladite commune.
Article 6.- La fusion aura lieu aux conditions particulières fixées dans la convention annexée aux délibérations susvisées des conseils municipaux de TROISFONTAINES - BIBERKIRCH.
Article 9.- La fusion s'effectuera sans préjudice des droits d'usage ou autres qui peuvent avoir été acquis et avec toutes les conséquences qu'elle comporte, notamment la suivante: les indemnités qui pourraient être dues par les officiers publics ou ministériels bénéficiant de la fusion seront réglées à l'amiable entre les intéressés, sous le contrôle du Gouvernement, ou fixées par arrêté du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, pris après avis du procureur général près la cour d'appel pour les greffiers et après avis de la Chambre de discipline et du tribunal pour les autres officiers publics ou ministériels.
Article 10.- M. le Directeur de L'Administration Communale, M. le Sous Préfet de Sarrebourg, MM les Maires de TROISFONTAINES et BIBERKIRCH sont chargés, chacun en ce qui le concerne de l'exécution du présent arrêté qui sera publié dans le Bulletin Officiel du Département.
Metz, le 20 décembre 1967
Le PREFET
Les raisons de la fusion étaient les suivantes:
1. - Les deux communes de TROISFONTAINES et BIBERKIRCH sont limitrophes: non seulement leurs territoires se rejoingentmais il n'y a pratiquement aucune distinction possible entre les deux agglomérations.
2. - Cette situation rend déjà et rendra toujours plus à l'avenir, les deux communes solidaires en matières d'équipements: il parait logique que les efforts accomplis en cette matière soient conçus pour l'ensemble de la population afin de rationaliser à la fois la conception et l'exécution des projets (équipement scolaire, alimentation en eau, assainissement, éventuellement équipements sociaux, lotissements).
3. - Il en est de même en matières de services de façon que les habitants des deux communes bénéficient des mêmes facilités et que la gestion soit à la fois moins coûteuse et plus efficace.
4. - La fusion ne doit pas être conçue par les communes comme une source de revenus exceptionnelle: elle représente avant tout un progrès de structure dont les effets essentiels se feront sentir à terme. (1)
(1) Cependant le décret du 27 août 1964 a prévu des majorations de subventions pour les communes fusionnées et il est normal que TROISFONTAINES et BIBERKIRCH cherchent à en obtenir le bénéfice.
Tous les services de l'état civil et autres étaient donc regroupés à la mairie de Troisfontaines.
La signature de l'acte de fusion eu lieu le 7 janvier 1968 dans la salle du foyer des jeunes de Biberkirch de M.Eon Sous Préfet de Sarrebourg et un nombre impressionnant d'habitants et des invités de marques.
Une bataille rangée à renfort de confettis entre les enfants des deux localités, bataille où le pittoresque et la bonne humeur ne faisait pas défauts, fut l'ouverture de la cérémonie. Ceci a eu lieu à l'endroit où le Krappenthalbach donnait la limite des deux communes. A cet endroit les pompiers marquèrent la limite pour cette bataille.
Puis M. Jarrige, maire de Troisfontaines a tenu un discours et a tenu la lecture des deux arrêtés du Préfet des 20 et 29.12.1967, après lequel, en symbole de la réunification Mlle. Nicole Cisamola de Biberkirch et le jeune homme de Troisfontaines M.Joseph Lombard conduisait la foule et les autorités en un cortège à la salle des fêtes avec la musique de l'Harmonie Sainte Cécile, sous la direction de M.Nagle. Un film fut présenté, montrant les différentes étapes de cette réunification.
Ensuite les Conseils municipaux se réunirent sur la scène, sous la présidence de M. Schleiss maire de Biberkirch et procéda au vote du maire et des trois adjoints.
M. Jarrige fut élu maire avec 16 voies et un blanc.
M. Edmont Meyer devint 1er adjoint avec 215 voies et une voie à M.
Schleiss Gabriel et un blanc et 5 pour M. Joseph Schlosser
et deux nuls.
M.Paul Bertin fut élu 3° adjoint avec 12 voies, 2 pour M. Joseph
Schlosser et 1 pour M. Edmond Hubert et 1 pour M. Fernand
Lombard
M.Vataux d'abord et M. Eon ensuite devaient alors dans des discours pleins d'éloquence souligner l'acte de courage, mais, aussi l'acte nécessaire que venaient d'entreprendre les deux municipalités, qui maintenant ne faisaient plus qu'une.
Un vin d'honneur servi dans les meilleures des ambiances devait clôturer cette journée.
Avant cette signature il était prévu que les deux conseils municipaux devaient être dissous. Ceci a pu être éviter par la démission de plusieurs membres, ce qui ramenait le conseil de la nouvelle commune aux 17 conseillers.
La Commune de Troisfontaines avec ses 1500 habitants reçu une nouvelle place dans le cadre cantonal et pouvait prétendre à juste titre à un rang prioritaire pour l'attribution de subventions d'Etat.
La commune compte actuellement 1344 habitants et une superficie de 1285 ha.
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