LES CROIX

La piété des habitants fut à l'origine de 20 croix qui se trouvent sur le ban communal.

Certaines de ces croix méritent d'être citées.

Le Rehkritz.

Dans la forêt des Foeschen se dresse la croix de Klinglin dénommée "Rehkritz".

Elle se trouve sur la falaise au-dessus de la vallée. Le baron de Klinglin l'a fait ériger en souvenir de sa fille Valérie qui est morte très jeune.

La croix, haute de 4,48m, porte l'inscription " A la mémoire de C.Ih. Valérie de Klinglin, comtesse de Menthon, son père.

"Vaetabantur Drufieus

Super coffes et vallem"

(Les yeux regardaient joyeusement

sur les collines et la vallée)

C'était probablement la place préférée de Valérie.

Le 17.12.1842 le curé Amerein de Biberkirch a béni la croix en présence de M. le baron de Klinglin et M. de Menthon fils.

La Croix de Lorraine.

Bernard de Menthon, fils de Valérie de Klinglin comtesse de Menthon, érigea également une croix dans la forêt des Foeschen, à la mémoire de son épouse. Cette croix à la forme d'une croix de Lorraine.

Elle porte les inscriptions suivantes:

"A la mémoire de Marie Louise Geneviève des Acres de l'Aigle, comtesse de Menthon, morte pieusement à St.Loup les Grays le 10 mars 1901".

"Erigée en 1913 par Bernard René comte de Menthon né en à Dôle le 13 juillet 1833, décédé le 7 février 1917."

"Fronde Flore Germina

Dulce Liguem Dulces Glavos

Dulces Pondus Sustinet "

"Crux Fidelus Inter Omnes

Arbor Una Nobilis

Bulla Silva Talem Frofert".

La stèle de Menthon.

Le petit fils de Bernard de Menthon, Pierre de Menthon, ancien ambassadeur au Chili, est décédé en 1980. Son épouse a érigé en son honneur une stèle dans les Foeschen, au Carrefour des cinq chemins.

Elle porte l'inscription:"En souvenir du comte Pierre de Menthon 1918 - 1989 et de son fils Jean Marie 1956-1974, érigée par la comtesse Pierre de Menthon, Pacques 1989.

"L"amour est plus fort que la mort

La Vie est changée, elle n'est pas enlevée"

La plaque De Menthon.

Une plaque apposée sur un rocher dans les Foeschen porte l'inscription " A la Pieuse Mémoire du comte Henry de Menthon mon père, 1865-1952 et de son frère le comte René de Menthon 1880 - 1950. Je me souvient d'autrefois de tes merveilles. Je me murmure toute ton oeuvre"

R.S. LXXVII "

 

Ces quatre Croix et Dalles nous donnent une partie de la généalogie des comtes de Menthon, propriétaires des Foeschen.

 

La Croix Wolfersberger.

Une croix d'une facture très riche se trouve dans la rue du moulin n° 8 sur la propriété de M. Wolfersberger Bernard. Cette croix a été érigée par JNBT Schlernizauer et son épouse Marie Ursule Didat le 19 mars 1858.

Sur le côté gauche du fût se trouve une statue de la vierge, du côté droit celle de St.Jean.

Un serpent avec la gueule grande ouverte entoure le fût. Sur le fût sont sculptés les objet de la torture: deux martinets, une lance, un marteaux ,une tenaille et une échelle.

Sur le socle on distingue un mouton et l'inscription:

"OCRUX AVE

par pitié envers la croix

pour être protégé par la croix

pour être enfin sauvé par la croix

a été érigé cette croix

par JnBte Schernitzauer

et par Ursule Didat

Jubilé l'an 1858 19 mars.

La croix a été sculptée par Rebel Martin à Urmatt.

La Croix Samuel Moser.

Cette croix nous rappelle les débuts de la verrerie de Troisfontaines sur le ban de Biberkirch en 1699.

Elle se trouve dans un jardin face au moulin à huile reconstruit.

Il n'existe plus que le socle et le support du fut. On l'appelle le "Seppelskritz".

L'inscription dit:

"Samuel Moser

Anna Maria Walter

1745.

Samuel Moser est encore inscrit comme verrier en 1712 à la verrerie de Eigenthal. Il est designé comme verrier à Troisfontaines lors de l'acte d'ascencement de la verrerie de Harreberg le 9.9.1723, qu'il a créé ensemble avec Gaspard Gérard. En 1715 il s'est marié avec Anne Marie Walter, la veuve de Jean Stenger de Troisfontaines, où il va habiter.

 

La croix Blanche.

Elle se trouve au haut du Brantweinthal au bord du chemin conduisant à la forêt de Voyer.

Elle est peinte en blanc et porte le nom "S'Wisse Kritz".

Elle porte l'inscription:

"Reisst Kreuzes Hass Nieder

Baut Kreuzes Lieb Wieder

Einwohner von

Biberkirch und Dreibrunnen"

(Abattez la haine de la Croix, Construisez l'amour de la Croix

Habitants de Biberkirch et Troisfontaines).

Le socle et le corps de cette croix sont très anciens alors que la croix qui les surmonte, d'un style tout différent, est plus récente.

En 1939 des soldats ivres se sont attaqués à la "Croix Blanche" et l'ont renversée. La partie supérieure s'est brisée en plusieurs morceaux. C'est l'abbé Isch qui, peut de temps après a fait restaurer le monument en y laissant poser une croix aux extrémités treflées et provenant d'une tombe abandonnée du cimetière de Biberkirch.

C'est près de cette croix que M. Antoine Stenger de Troisfontaines installa son poste d'observation comme capitaine-observateur de l'artillerie durant la bataille de 1940.

La Croix Militaire Allemande.

Non loin de la croix blanche se trouve une stèle avec la croix gammée au haut. Elle a été érigée par les militaires allemands pendant la guerre 1914-18 à la mémoire de deux officiers tombés pendant la bataille de août 1914.

Une plaquette sur la face avant porte l'inscription:

"Hier kämpften und starben für's Vaterland den 21.8.1914

Leutenant Willy Rocoll

Leutenant Joachim von Wichman

Inf Regt 99 Pfalzburg

(ici ont combattu et sont mort pour la patrie le 21.8.1914

"Was verloren kommt nicht wieder

aber ging es leuchtend wieder)

(Ce qui est perdu ne revient plus mais de nouveau en brillant , brille encore longtemps).

Sur la face arrière:

"Hier ruht Freund und Feind

Wanderer grüsse Sie,lüfte den Hut

Fürs Vaterland gaben die Helden ihr Blut"

(Ici reposent ami et ennemi , promeneur salut les et tire le chapeau

Pour la patrie les héros ont donné leur sang).

Lors de la tempête du 16 dsécembre 1999 la croix gammée a été détruite et il est prévu une réparation par de souvenir français.

La croix devant la maison n° 20 rue de la Libération à Troisfontaines est assez spéciale par sa conception et par son inscription. Elle est peinte en blanc

.

Le socle cubique support une colonne de l'ordre ionique à cannelure surtout employé dans les édifices funéraires. L'origine de cet art provient plutôt d'Asie mineure que de la Grèce.

Le chapiteau est par contre d'un autre genre.

L'inscription est faite en lettres gothiques.

"Sey gegrüsst oh heiliges Zeichen von Dir will ich nicht weichen da wo mein geliebter Hangt und mit seinen Wunden braut da will ich beständig leben bis ich meinen Geist aufgeben.

Dieses Kreuz ist aufgerichtet worden durch Edmund Frölinger und Marie Stenger im Jahr 1829.

(Soit salué oh divin de toi je ne veux pas m'éloigner de là où est mon bien aimé qui brûles de ses blessures là je veux vivre dignement jusqu'à ce que je meurt. Cette croix a été érigée par Edmond Fröliger et Marie Stenger en l'an 1829).

Les Frölicher sont originaires d'une famille patricienne suisse et se sont installés à Sparsbrod et Saint Louis début 1700

 

S'Knefpelkritz.

La dernière des croix que je cite est surtout intéressante par son histoire. Qui d'abord considérée comme légende, elle s'est averrée être une réalité.

Il s'agit du "Knepfelkritz" (la croix aux quenelles) stèle qui se trouve au haut du Schindelthal - vallée des bardeaux (en traduction litérale).

Elle a une hauteur de 1m. taillée en une seule masse, surmontée d'une croix latine. Elle est située en aval du "Nudelwasen", à l'Ouest de la carrière Maurer de Plaine de Walsch, en bordure d'un fossé qui draine l'eau des champs vers la Bièvre, dans un site où les bans des communes de Hartzviller et de Troisfontaines sont limitrophes.

La croix elle-même est assez banale et très endommagée par les impacts des balles en août 1914., de sorte que le texte n'est que partiellement lisible.

Reconstitution du texte:

"1744 HIR LIEGHT

BEN

GESTORBEN

HENRY AM

KOCH GOT

GEBE IM BEBI "

Le texte nous révèle le nom de KOCH et la date de 1744, le reste ne peut être que deviné.

 

La légende veut qu'à cet endroit un habitant de la région soit décédé par étouffement en avalant trop goulûment des quenelles.

Les recherches dans les archives paroissiales de Biberkirch nous donnent le texte suivant: "L'an 1738 le 14 juillet décéda subitement en déjeunant dans les prés, Henry Koch époux de Marie Frisch de Hartzviller âgé d'environ 45 ans. Comme il vécut fort chrétiennement, son corps a été inhumé après la sentence du juge dans le cimetière de Biberkirch le lendemain vers 11 heures. J.H.Webers curé" .

Ce texte est inhabituel par rapport aux autres inscriptions de décès . Il n'y a pas l'heure de décès, il n'y est pas non plus fait mention de confession, ou d'extrême onction ou de viatique. Par contre un juge a été mandé pour constater le décès subit.

Il est donc vraisemblable que la légende se vérifie et que Henry Koch soit mort de cette façon.

La stèle a été érigée six ans après le décès.

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