L'incendie a toujours été une terreur pour la population.
Autrefois, lorsqu'un incendie éclatait, on se contentait de jeter de l'eau avec des seaux sur le bâtiment enflammé.On se servait encore de crocs, de cordes et d'échelles et presque toujours la manière d'éteindre les flammes consistait à faire la part du feu.
A la campagne toute la population du village aidait.
C'est dans les grandes villes qu'on s'organisait très tôt pour parer à ce grand danger. A Paris par exemple une ordonnance de police du 9.7.1371 ordonna à toutes les cathégorie de gens, de quelque condition ou état qu'ils soient, de mettre un muid plein d'eau à leurs huis de crainte du feu, sous peine de 10 sols parisis d'amende.
En 1524, le parlement ordonna que tous les habitants fissent le guet le soir, à partir de neuf heures dans les endroits qui leur seraient assignés. En outre chacun devait mettre sur sa fenêtre une lanterne garnie d'une chandelle et se munir d'eau.
Ce n'est qu'au 17° siècle qu'il y eut un changement sur ordonnance du lieutenant de police de La Regnie du 7 mars 1670 prescrivant à tous les maîtres maçons, charpentiers et couvreurs de la capitale de faire connaître leurs demeures aux commissaires des quartiers, afin qu'ils fussent requis en cas d'incendie et pussent se rendre où il serait nécessaire à l'effet de travailler à découvrir, détacher, couper ou abattre, ainsi qu'il serait jugé le plus expédient. Une amende de 300 livres était prononcée contre les maîtres qui n'auraient pas répondu à l'ordre des commissaires. Ils étaient de plus interdit à la maîtrise.
Quant aux compagnons dont les maîtres devaient se faire assister, ils étaient également punis d'amande s'ils ne se rendaient par sur les lieux de l'incendie.
Des crocs et des seaux étaient déposés en certains endroits et mis à la disposition des habitants.
En 1699, le lieutenant de police d'Argenson ayant vu fonctionner des pompes à Landau et à Strasbourg obtint le privilège d'en vendre. La ville en acquit en 1722 et le directeur des pompes donna les précisions suivantes :
"Ces pompes étaient servies par soixante gardiens recevant chacun un salaire de 100 livres. Ces gardiens portaient une sorte de calotte ou casquette en feutre recouverte d'un tissu de fil de fer. La visière était relevée, l'habit était court et de couleur bleu foncé, les boutons blancs, les parements et le col jaune".
On peut donc y voir la première compagnie de Sapeurs Pompiers en uniforme avec casques.
Un décret du 11 septembre 1811 réorganisa le corps et les pompiers, appelés "Sapeurs Pompiers de la ville de Paris".
Le Conseil Municipal de Biberkirch du 27.8.1901 envisagea de créer une compagnie de "Sapeurs Pompiers", mais les moyens financiers pour les équiper manquaient totalement pour. La décision fut repôrtée pour manque de moyens. Le 30.6.1905 il n'y avait toujours pas de pompiers. Ce n'est que le 30.6.1905 que les onze habits ont été livrés. En effet les ouvriers locaux étaient pauvres et ne pouvaient pas se les acheter.
Lors de l'inauguration du monument aux morts, le curé a aussi béni le matériel des pompiers.
Le 18.10.1952 la commune de Troisfontaines a offert aux pompiers de Biberkirch leur ancienne moto-pompe, mais elle avait besoin de réparations. Les sapeurs pompiers essayèrent de la réparer, mais en vain.
L'efficacité du corps des sapeurs pompiers est fonction de la bonne marche de la pompe à incendie. Une nouvelle pompe devait dont être achetée. Son prix était évalué entre 400000 et 500000 francs. Des subventions du département et de l'état étaient possibles. Le reliquat de 200000 francs dut donc être avancé par la commune.
La nouvelle motopompe à incendie, dont a été doté le corps de sapeurs pompiers de Biberkirch coutait 12190 Frs. Elle avait un débit de 60 mètres cubes à l'heure . Cet engin était le dernier cri de la technique de matériel d'incendie. Elle a été bénite un dimanche en présence de nombreuses personnalités. M.le député Thomas puis le capitaine Singerlé prirent la parole pour souligner, l'un, les mérites d'une petite commune comme Biberkirch pour s'attribuer un matériel moderne et, l'autre pour déclarer que l'ensemble des corps de la vallée de la Bièvre est maintenant équipé en cas de sinistre grave. Ensuite M. l'abbé Isch, curé de Biberkirch, procéda à la bénédiction de la motopompe, bénédiction qui fut le point culminant de la journée. Cette grande cérémonie se termina par un vin d'honneur en la salle des fêtes. Sur la place publique, le groupe folklorique fit sa première exhibition, sous la conduite de Mlle Bertin. Un concours de quilles et diverses attractions eurent également lieu, tandis que l'orchestre "Joselito" anima le bal de la soirée.
A Troisfontaines, une nouvelle sirène fut installée. Un soir, elle donna le signal d'alarme pour une manoeuvre commune des pompiers de Biberkirch et de Troisfontaines. L'exercice, attendu depuis un certain temps, se déroula à Biberkirch à la maison de M. Jean Baptiste Stricher, ancien sapeur pompier.
Le 3.12.1961 le conseil municipal décida l'achat d'une voiture tout terrain "Dodge" qui serait transformée en voiture incendie. La voiture qui était vieille et qui se trouvait dans un hangar coûta 1500 Francs. Elle a été remise à neuf par les mécaniciens du corps des sapeurs pompiers qui y ont consacré presque tous leurs loisirs. Peinte en rouge et munie de tous les accessoire, elle est aujourd'hui classée "voiture de collection". La bénédiction a eu lieu le 27 mai, lors de sa première sortie.
Les premiers pompiers de la vallée ont été formés par la verrerie de Vallérysthal pour ses propres besoins.
Le 15.2.1863 le conseil municipal de Troisfontaines décida l'achat d'une pompe à incendie au prix de 747,50 francs de M.M.Simon de St.Dié. Il faut donc admettre que le corps de sapeurs pompiers existait déjà. Il n'y a aucune trace de sa création.
Le 20.10.1889 se posa le problème d'achat d'uniformes pour les sapeurs pompiers . La commune n'ayant pas les moyens de les payer en entier décida de mettre 300 M à la disposition et demanda à l'Etat de mettre le reste, soit 600. Comme le prix d'achat se chiffra à 1250 M, le reste fut transféré à l'année suivante.
Le conseil municipal du 27.2.1963 décida l'aménagement d'une remise pour le matériel d'incendie dans l'immeuble n° 100 au prix de 22262,60 Francs. Les plans furent confiés à M. Schott architecte à Sarrebourg.
Le 1.4.1964 eut lieu l'acquisition d'un véhicule dit de "Premier secours" léger, type DCG 61 sur chassis Renault R2240 court comportant une cabine pour 6 hommes et équipé d'une pompe Drouville de 60 mètre cubes et d'un réservoir de 700 litres minimum.
Les 10.6.1964 l'achat d'une pompe tonne "Berliet" au prix de 61800,-frs avec une subvention départementale de 18840,-frs et un emprunt de 30000,-frs. Ce fourgon a été équipé d'une échelle à coulisse fourni par la maison Storrenberger de Metz, ainsi que d'une pièce de division 70-45-45 DSP et de 100m de tuyaux de 70cm de diamètre et de 2 lampes phares.
Le 14.11.1980 fut acquis du matériel d'incendie pour équiper le camion fourgon tout terrain "Unic" mis à la disposition de la commune par le Service Départemental d'Incendie. Il avait été livré par la maison "Sicli" pour la somme de 10.620,-frs. La commune sollicita un concours financier du Département.
Le 20.6.1981 le conseil municipal décida la construction du poste d'incendie au prix de 761341,- frs prévu augmenté à 794741,-frs. La dépense a été couverte par un emprunt de 201OOO, la vente de l'ancien poste d'incendie 227000, à la charge de la commune 334000, avec un emprunt de 201000 à la Banque Fédérative du Crédit Mutuel et Urbaine.
L'architecte était M.Weber de Sarrebourg et la construction fut effectuée par la maison Ottinger.
Aux environs de 1970 eut lieu la fusion des corps de Sapeurs Pompiers de Biberkirch et de Troisfontaines et une restructuration du nouveau corps eu lieu.Avant son départ, le lieutenant Robach a été nommé capitaine et décoré de la médaille d'argent avec rosette. Avec lui, est aussi parti un des piliers du corps, l'adjudant-chef Alfred Schiby, atteint par la limite d'âge avec 35 années de bons et loyaux services au sein d'un corps dont il a été l'une des chevilles ouvrières. Le commandement du corps a alors été assumé par le lieutenant Blaise qui avait été jusque là chef du corps en second.