Deux grandes familles se partageaient la région de Sarrebourg.: les comtes de Dagsburg-Leiningen qui possédaient la partie montagneuse avec la haute vallée de la Bièvre et les seigneurs de Lutzelbourg qui possédaient le reste de la vallée de la Bièvre jusqu'au delà de Sarrebourg.
Ces seigneurs de Lutzelbourg possédaient entre autre Biberkirch et les deux grandes forêts, les Foeschen et le Freywald.
Qui étaient les seigneurs de Lutzelbourg?
La famille des seigneurs de Lutzelbourg a ses débuts vers la fin du 12° siècle. C'était une vieille famille de chevaliers dont le berceau se situait dans la vallée supérieure de la Sarre, soit à Didendorf-Isch, soit Niderviller-Wenschwiller. Après l'extinction de la famille des comtes de Lutzelbourg, l'évêque de Metz, Stephan de Bar, entrait par héritage en possession du château dont il fit don à l'évéché. Depuis ce temps, les évêques de Metz avaient confié la garde et l'avouerie du château à cette famille qui, suivant l'usage du temps, se nomma dorénavant "de Lutzelbourg"
Il s'agit donc d'une famille bien implantée dans la région, mais elle s'est répandue à travers toute l'Allemagne. En général ses membres occupent des postes d'officiers supérieurs, d'administrateurs, de juristes ou de diplomates.
Nous ne traiterons que la lignée qui est restée dans la région de Sarrebourg.
Cette histoire commence vraiment avec Frédéric fils de Henri de Lutzelbourg, capitaine du château de Lutzelbourg et de son épouse Marguerite fille de Walter Thann de Wasselonne. Il était le chef des troupes du duc de Lorraine lors de la guerre des Paysans en 1525. En récompense il fut nommé "Capitaine de Sarrebourg", charge qui devint héréditaire par la suite.Il s'est marié à Sophie Munch de Vilsberg et avait deux fils Bernard et Antoine qui ont fait survivre la famille.
Le partage de leurs biens qu'ils avaient hérités de leurs parents fait entrer en jeu Biberkirch et les forêts des Foeschen et le Freywald.
Les Forêts Privées.
Ernest Christoph de Lutzelbourg, mort en 1632, a acheté en 1594 la Seigneurie d'Imling à son beau-frère Guillaume-Marzolff de Braubach pour la somme de 23000 florins. Cette seigneurie comprenait entre autre la commune de Biberkirch. C'est probablement par cet achat que les forêt de Biberkirch , Freywald et Foeschen, sont devenues propriété des Lutzelbourg.
Le 14.1.1632 eut lieu le partage des biens entre les enfants Bernard et Antoine de Lutzelbourg. Antoinet eu le Freywald. Les Foeschen et la forêt du Rehthal sont tombés dans le lot de Antoine et le Wackenberg dans celui de Bernard. Ces deux dernières forêt ne font pas partie de la commune de Troisfontaines. Ce n'est que par l'acte du 28.8.1646 que le partage du Freywald a eu lieu entre les enfants de Bernard et d'Antoine, ce qui donna le Petit Freywald aux enfants de Bernard et le grand Freywald dans la lignée d' Antoine.
Antoine Joseph de Lutzelbourg, marié à Pauline de Klinglin avait deux filles: Marie Amélie et Françoise Henriette. Marie Amélie était mariée en première noce à Klinglin de Hallstadt en deuxième noce à Cordier de Valléry de Montreuil, dit Vallery. Marie Anne Françoise Henriette était mariée à Louis de Klinglin d'Essert. L'un de ses deux fils était Auguste Francois Eléonore de Klinglin qui s'était marié avec Arthémise Masson d'Esclau. Portant le titre de baron, il était Chef d'Escadron de la Garde Royale et Lieutenant colonel d'infanterie.
Dans la commune de Troisfontaines-Biberkirch, il possédait les Foeschen et le Freywald. Le "Petit Freywald" a eu sa propre destinée dans la lignée de Bernard de Lutzelbourg.
La forêt des Foeschen.
Cette forêt de 370 ha se trouve entièrement sur le ban de la commune de Troisfontaines et s'étend de Vallérysthal jusqu'au bas du Rehtal, sa limite étant dans la vallée de Hommert. Du coté sud, elle voisine avec l'ancien comté de Dabo-Linange.
Elle faisait longtemps partie des biens allodiaux des seigneurs de Lutzelbourg,mais il n'est pas possible de savoir à partir de quand. On pourrait croire que les forêts de la région étaient déjà leur propriété dés le 16° siècle, sous Frédéric de Lutzelbourg, capitaine de Sarrebourg. Ce dernier patronnait un grand nombre d'églises de la région, entre autres: Niderviller,Hommarting, Guntzviller, Brouderdorff.
En tous les cas nous avons la certitude que la forêt des Foeschen appartenait au général Jacques de Lutzelbourg décédé en 1739. Un acte de pose d'une borne, daté du 3 juillet 1737 nous le prouve. Une autre borne, ancienne et armoriée, détériorée par un voiturier a été remplacée au nom des comtes de Dabo et du général Jacques Antoine de Lutzelbourg.
Il existait donc déjà un bornage armorié des Lutzelbourg. Située au canton Mietberg, elle portait d'un côté le lion des Lutzelbourg et de l'autres les trois aigles des Linange-Dabo. L'acte de partage de 1716 nomme déjà les Foeschen dans les biens de Michel Antoine de Lutzelbourg.
Vers 1800 la forêt se trouvait aux mains des dernières comtesses de Lutzelbourg, filles d'Antoine Joseph, neveu du général, Marie Amélie mariée à Jacques de Klinglin et Françoise Henriette, mariée à Louis
François Joseph de Klinglin en premier mariage. Elle avait comme fils le baron Auguste Eléonore de Klinglin, né le 16.7.1785. Marié à Artémise Masson d'Esclau, il était chef d'escadron de la garde royale. Le 2.3.1821 sa tante décèda après en avoir fait par testament, son légataire général. Alors qu'il était lieutenant-colonel d'infanterie, sa mère lui transmet, par donation du 21.11.1827 l'autre moitié des biens indivis de Plaine-de-Walsch avec les forêts des Foeschen, du Freywald et du Rehtal. Ayant racheté des parts à son frère, il devint propriétaire de tous les biens des Lutzelbourg. Il possédait alors plus de 1000 ha de forêts pour lesquels il existait déjà un contrat de livraison de 1000 cordes de bois (5424 stères) par an, acte fait par sa mère et sa tante avec la verrerie de Plaine-de-Walsch. En 1833 il prit le contrôle de la verrerie de Plaine-de-Walsch qu'il fit transférer à Vallérysthal.
Les grandes livraisons de bois nécessitèrent la construction d'une scierie dans les Foeschen. Elle a été installée à une date imprécise. En 1852 la verrerie acheta une chaudière pour cette entreprise qui par la suite, a été détruite par le feu. (Le carrefour des Cinq Chemins où elle était construite s'appela "Carrefour de la scierie brûlée". En outre, il installa dans les Foeschen, la laverie de sable pour la verrerie endroit appelé Sandwäsch encore aujourd'hui.
Le baron de Klinglin décéda le 26.6.1863. Il avait trois filles qui héritèrent ses biens:
1) Charlotte Henriette Valérie née en 1816.
2) Marie Jacques Eléonore née en 1825.
3) Caroline Pauline Arthémise née en 1821.
Valérie s'était mariée le 5.3.1831 au château paternel avec Bernard Joseph René, comte de Menthon.
Caroline se maria en 1841 à Vallérysthal avec Alexandre Bernard Simon, comte de Menthon.
Marie a pris comme mari Louis René, vicomte de Bertier.
Valérie est malheureusement décédée en 1834 à St.Loup à l'âge de 25 ans.
Chacune avait sa part dans la forêt. Le 1.1.1888 la part du vicomte de Bertier fut cédée à Bernard de Menthon qui devin , dés lors, le seul propriétaire. La forêt est actuellement gérée par les fils de Pierre de Menthon, Maurice et Henri Bernard.
Quels ont été les gardes forestiers qui ont géré matériellement cette forêt? Les archives de Biberkirch nous donnent quelques noms sans distinction entre la forêt des Foeschen et du Freywald.
En 1741 Jean Louis Tirier, forestier des terres de Madame de Lutzelbourg.
En 1746 François Freiermont, forestier des terres et seigneurie de M. de Lutzelbourg.
En 1750 Christian Thwen, forestier des terres et seigneurie de M. de Lutzelbourg.
En 1760 Joseph Sibei, forestier des comtes de Lutzelbourg.
En 1783 Philippe Felz, chasseur (forestier) du comte de Lutzelbourg.
En 1790 Nicolas Feltz, maître forestier des Lutzelbourg, comte et seigneur de Troisfontaines, originaire de Niderviller.
En 1857 Joseph Faltot, garde particulier, né le 14.4.1825. Il décéda en 1884. Il s'est marié le 10.9.1857 avec Elisabeth Hickenbick de Guntzviller. Il a probablement pris la suite de Philippe Feltz.
En 1860 Jean Sylvestre Nagle de la verrerie de Vallérysthal reçoit' le 15.1.1860 procuration spéciale de René de Menthon, domicilié à Choisey près de Dôle/Jura et devient administrateur des propriétés rurales et forestières situées dans l'arrondissement de Sarrebourg et sur le territoire de Troisfontaines, Plaine-de-Walsch et Kerprich-aux-Bois.
En 1867, Louis Nagle naît comme fils de Louis Nagle, garde forestier et de Madelaine Duchaine. Il s'est marié le 25.11.1871, avec Marie Bouvier,fille du garde forestier particulier du Freywald. Par lettre du 28.8.1867, René de Menthon le nomme garde des Foeschen et de la Sapinière. Il le restera jusqu'en 1910. Le 28.8.1867, il est nommé administrateur général par le vicomte de Bertier.
A partir de 1911, Auguste André est garde. Il est né en 1888 comme fils de Auguste Victor ANdré et décède en 1945. Une plaque à la maison forestière commémore sa fidélité. Son fils Charles prend sa suite de 1945 jusqu'en 1984.
En 1984, Antoine Reibel de Hommert devient garde et depuis 1989, sa fille Florence Alvarez en assure la charge.
Le fer des Foeschen.
Les Foeschen sont localement appelés Feschen.
D'après l'étude de Ch.Will qui se base sur les travaux du professeur Hatt de l'université de Strasbourg, l'étymologie de ce nom a ses débuts dans le mot Wasen, qui est un lieu où les forges sont nombreuses. Le mot est progressivement transformé en Fas, Fes et Feschen.
Quelle est la situation dans les Foeschen?
Au-dessus de Sitifort, se trouvent les restes d'une grande ferme gallo-romaine ou d'un petit hameau, dans les terrains argileux de la base du Muschelkalk. Mon fils y a fait des fouilles. Les morceaux de poterie peuvent être datées de la période préflavienne, donc du premier siècle, et sa destruction de la fin du deuxième.
A coté de ces ruines se trouve une Seeb ou Mardelle de la forme d'un grand rectangle, trop grand pour avoir pu servir d'habitat selon la conviction des archéologues. Le nom de Foeschen ayant trait à l'exploitation du fer, cette Seeb paraît être le reste d'une exploitation de minerai de fer.
A 150m se situent les restes du cimetière qui était placé au croisement de deux antiques chemins ou sentiers, celui de "Sarrebourg" allant de Hommert à Sarrebourg et le sentier de "Walscheid", menant du Rehtal à Walscheid. En 1911, le Dr Reusch a fouillé ce cimetière et une tombe a fourni un lingot de fer romain, objet de valeur pour cette époque. Ce lingot était plus court que ceux de Mackviller et provenait donc d'un autre site.
C'était un objet de l'industrie locale. S'il a été posé dans cette tombe, ce ne pouvait être qu'en l'honneur du défunt. Celui-ci était peut être le forgeron qui a recherché le minerai, l'a fondu et forgé des lingots.
Le premier habitant du Haut- Rehtal.
Les premiers habitants dont nous avons connaissance par un document est Joseph Maurice et son épouse Barbe Wölfelin, "faiseurs de "potache", habitant dans le bois près du Reebrunnen"
Il s'agit d'un acte de décès dans les registres paroissiaux de Biberkirch: "L'an 1722, le 29 Décembre sur le soir, est décédé dans le bois proche du Rehbrunnen un garçon innocent nommé Michel, fils de Joseph Maurice et de Barbe Wölfelin sa femme, faiseurs de potache, demeurant au Lieu, âgé de 16 ans environ. Son corps a été enterré sur le cimetière de Bieberkirch. Le 26 du mois, après la messe en présence des paroissiens. J.H.Weber pastor".
Face au tournant de la route du Rehbrunnen, se trouvait autrefois un pré (voir carte des Foeschen-de-Menthon) qui s'étendait vers la maison forestière des Foeschen. Il s'appelait la "Poteschmatt", plus tard la "Rehmatt". Ce faiseur de "potache" habitait et travaillait à cet endroit. Il semble que sa femme soit décédée et il s'est remarié avec Anne Marie Karerin. Dans l'acte de décès de cette dernière, la fonction et l'habitat ne sont pas mentionnés. "L'an 1722 le 25 May sur les sept heures du matin est décédée Anne Marie Karerin femme de Joseph Maurice demeurant dans les Foeschen Après s'être confesséelle a reçu le St. Viatique et le sacrement de l'extrême- onction, âgée d'environs 40 ans. Son corps a até inhumé au cimetière de Biberkirch le lendemain, avant la messe, en présence d'un grand nombre de paroissiens. J.H.Weber pastor".
Qu'est ce que "la Potache" ?
Je crois qu'il est nécessaire de donner une explication du mot "potache". Ce mot vient de pot, vocable anglais et flamand qui signifie pot, creuset et "asche" qui signfie cendre. Ce sont des cendre de plantes brûlées, spécialement des fougères et des branchages. Elles
sont riches en potasse, matière utilisée par les verriers pour la fusion du verre.
Le Freywald.
Le verrerie de Plaine de Walsch fut transféré à Vallérysthal avec l'autorisation royale du 17.5.838. Le premier four entra en fonction le 4.11.1838, inauguré par une des filles du baron. Les deux usines qui travaillaient ensemble sous le nom de "Société des verreries de Plaine-de-Walsch et de Vallérysthal", société en commandite, prirent une telle extension sous la direction du baron qu'il la transforma en société anonyme par décret impérial.
C'est alors que le baron de Klinglin a eu un grand besoin de fonds pour la réalisation. Il s'était en effet fortement endetté avec des prises en gages du Freywald. Il décida de vendre une partie de ses forêts, celle du Rehtal et le Freywald. En plus de ce qu'il avait hérité, le baron avait personnellement acheté, le 23.8.1835 "19 ha de mélèzes d'épicéas et de champs plantés de pins vers la verrerie qui font également partie du Freywald.
Le Freywald se compose de deux parties principales: le Freywald proprement dit avec une superficie de 293 ha et le Petit Freywald d'une surface de 87 ha94ca à Troisfontaines, 10 ha à Abreschviller et 2 ha23ca à Voyer.Cette division provient déjà du partage des biens entre les enfants de Bernard et Antoine de Lutzelbourg du 4 juin 1631. Cet acte est signé par Fréderic Wilhelm, Weigand, Peter Ernest et Frédéric. Un autre acte où le Freywald est nommé date du 20 août 1646. Le Freywald y est désigné comme "Hate futaie.
Il vendit le Freywald le 14.7.1861, pour le prix de 23000 francs à Messieurs Hertz et Mangin. Dans l'acte il est spécifié que M. Alexandre Hertz et M. Ernest Mangin (sous inspecteur des Forêts à Sarrebourg) font acquisition chacun pour moitié de la forêt du Freywald contenant 292 ha 27 ca, sont compris dans cet acte de vente les pépinières, la maison et le jardin du garde et les terres se trouvant devant cette maison.
Le 22.1.1877 M. Hertz a acheté la moitié des terres de M. Mangin pour 80000 francs. Entre temps ils avaient acheté une parcelle de prés du Waschethal.
En décembre 1894, par-devant maître Hartmann, docteur en droit, notaire à Saales, M. Michel Didier, Louis Alexandre Hertz, propriétaire, chevalier de la Légion d'Honneur, demeurant à Sarreck commune d'Oberstinzel, vendit à Julien Barthelémy, propriétaire,maire et membre du Conseil Général, la forêt du Freywald avec toutes ses dépendances, terres, prés,jardin,bâtiments et maison, d'une contenance d'environ 293 ha, situés sur le terrain de Troisfontaines et de Walscheid au lieu-dit "Holzschlachting".
Julien Joseph Barthelemy est mort à Cannes le 24.11.1925 dans sa 82e année.
Le Petit Freywald fait donc partie de la lignée de Bernard qui aboutit au comte de Custine.
Le Freywald proprement dit faisait partie de la lignée d' Antoine de Lutzelbourg qui aboutit aux deux filles, dernières comtesses de Lutzelbourg,Marie Amélie mariée à Jaques de Klinglin et Francoise Henriette mariée à Louis François Joseph de Klinglin en première noce. Cette dernière avait comme fils le baron Eléonore de Klinglin qui hérita de tous les biens.
Le Petit Freywald.
C'est une forêt de 87ha qui appartenait à la famille de Lutzelbourg, lignée de Bernard. En 1716 elle était aux mains de M. de Lutzelbourg d'Altroff, descendant de Walter de Lutzelbourg dont le fils Walter était le propriétaire jusqu'à son décès en 1762. C'était le "haut et puissant Seigneur" Marie François Walter, comte de Lutzelbourg, lieutenant général des Armées du Roy, seigneur des terres et seigneur de Sarraltroff, Hommarting, Héming, Bébing, Guntzviller, Hartzviller et de la forêt du Freywald et autres lieux. Malgré ses hauts titres, "les héritiers bénéficiaires et les syndics et directeurs des créances unis" mirent en vente la forêt après sa mort en 1766. L'acheteur fut le gendre de Mme Walter de Lutzelbourg qui plutard lui a revendu la forêt. Mais cela n'a pas suffi a redresser la situation financière de Mme de Lutzelbourg. Quatre ans plutard elle revendit le Freywald et les autres biens au comte de Custine le 1.4.1774.
Custine le général des armée de la Révolution a été guillotiné en 1793 ainsi que son fils. Ses biens furent saisis, déclarés biens nationaux et vendus aux enchères à Paris au Tribunal de la Seine le 25 floréal An 10.
Dans cette vente le Freywald faisait partie du lot n° 7 et estimé à 24200,- Francs. Il fut adjugé à Nicolas Hector Andrault de Lengeron. Quand M. de Lengeron décéda et la forêt fut attribuée à sa veuve et à moitié à ses filles Mesdames de Saint Phalle et de Faletau. Au décès de la mère la forêt revint aux deux filles le 13.10.1823. Mme de Faletau, n'ayant pas de descendants, lègue par testament le 15.12.1836 à sa soeur, qui devint donc seule propriétaire du Petit Freywald. Mais le 28.6.1842 elle vendit la forêt à M. Philippe Léon Anspach. Le 4.6.1857 celui-ci revendit la forêt en deux parcelles à M. Georges Chevandier et à MM. de Grandville et de Gouvenille. Mais M. Chevandier revendit sa part le 12.7.1864 à deux beau frères M. Mathis Granville et à M.Aymar le Harivel de Grandville et ses cinq enfants. La fille de Mme de Grandville mariée à Pierre Frédéric d'Hausen, propriétaire de toute la forêt depuis le 11.4.1891 la cèda à Julien Barthelémy en 1920.Celui-ci devint alors propriétaire de 1400ha.
Il faut spécialment noter que le nom d'Hausen se trouve déjà dans l'acte de partage de 1716 comme créancier de Michel Antoine de Lutzelbourg en tant que marchand de bois de Hollande.
En 1980 la famille Barthelemy a formé un groupement forestier. de 21000 parts pour la totalité des forêts. En ce qui concerne le Freywald il avait été mis en groupement forestier de 1800 parts en 1931. Le Freywald est actuellement dirigé par M. Jean Chenu habitant à Chalons sur Saône, en remplacement de M. Hubert Barthelemy, juge retraité de Saverne.
La maison forestière du Freywald a été construite en 1858, mais rénovée depuis. Le garde- forestier actuel est M. Bernard Christoph de Harreberg depuis 1963.
La maison forestière.
Elle a été construite en 1858 d'après les indications de l'étude "Reischsland". En 1882 elle fut agrandie. Le 21.10.1873, une partie fut détruite par un incendie. Elle fut reconstruite et transformée ultérieurement.
Le premier garde qui y habitait était Louis Bouvier. La date exacte de son installation n'est pas connue, approximativement vers 1852. Il habita d'abord à Troisfontaines où est née sa deuxième fille Marguerite Sophie, tandis que sa fille aînée Marie est née à Gorze en 1845. Nous ne savons pas qui a pris la suite. En 1912 nous y trouvons M.Benoit qui détenait un lieu de boissons et servait à boire aux promeneurs. En 1933 Camille Gross devint garde- forestier. Il fut remplacé par Albert Chemidlin en 1940. Bernard Christoph lui succéda en 1965.
La forêt communale.
Il s'agit de l'ancienne forêt communale de Biberkirch à laquelle s'ajoute la petite forêt communale de Troisfontaines en tout 17 ha. La forêt de Troisfontaines a été achetée par la commune et contient les sources de la conduite d'eau. L'ensemble se trouve dans le Brantweinthal.
La forêt de l'ancienne commune de Biberkirch est formée de quatre parcelles:
la parcelle n° 138 à la limite du bois de Voyer 0 ha34a
la parcelle n° 148 "le Viereck" de 1 ha27a
la parcelle n° 147 près de la forêt du groupement
forestier Barthelemy 5 ha69a
la parcelle n° 89 encore appelée "Sauweid" de
________
soit en tout pour Biberkirch 14 ha57a
Cette forêt a été acquise par la commune de Biberkirch au cours du siècle dernier. Les archives communales disent le 3 août 1788 que " la communauté de Biberkirch n'a aucun bien commun, excepté un quart et demi de pré qu'elle cède annuellement au hardier et pâtre du lieu pour jardin. Elle n'a ni bois de chauffage ni forêt".
Au premier plan cadastral de la commune qui fut dressé en 1825, les quatre parcelles qui forment actuellement la forêt de Biberkirch étaient encore divisées en 57 champs privés. On dit que ces terres étaient cultivées et que certains terrains étaient plantés de vignes qui escaladaient la pente bien ensoleillée. Cela explique partiellement le nom de "Brantwinière" donné à cette vallée encaissée où devaient fleurir également un certain nombre de cerisiers.